En Égypte on ne sait pas bien. Peut être 92 ou 95%. Ça touche un peu toutes les communautés. Les Coptes, les musulmans, certaines branches du judaïsme ou encore l’animisme.
L’excision, une belle merde.
Mais c’est plus vieux que ça. Les raisons théoriques en sont d’ailleurs plutôt intéressantes du point de vue froid de l’étude.
Ça touche plein de pays et de communautés, certes. Mais ça touche surtout les femmes. Sous prétexte de préserver de la tentation de la chair, on opère tout un tas d’intervention saugrenue sur le sexe de la femme.
Je n’ai pas non plus beaucoup de portraits de femmes pour illustrer tout ça gaiement étant donné que je ne vois que des hommes. Je n’ai affaire qu’à des hommes, pour tout et tout le temps.
Ça fait un moment déjà que je le pense mais je le dis et le répète.
C’est toujours avec les détenteurs de phallus que nous avons des problèmes, aussi insignifiants soient ils. Et encore une fois je le dis, les femmes sont des rayons de soleil qui viennent éclairer les ténèbres d’un monde qui ne semble fonctionner qu’unilatéralement. Et même dans notre petit monde de voyageurs à vélo, on sent la différence, et c’est peu dire.
J’utilise un doux euphémisme en comparant les femmes à une brise d’air frais dans un monde poussiéreux et suffocant. C’est autrement plus fort que ça. C’est le profond BESOIN de remettre tout le monde à sa place.
Je suis malade d’évoluer dans un monde de mâle. On n’ose même plus regarder ni parler à une femme de peur de la voir se faire remettre en place par un parfait inconnu dans la rue.
Nan c’est pas une blague. On nous a déjà demandé des selfies, et des mecs se sont arrêtés pour les engueuler et les faire se disperser. On ne comprend pas les mots, on comprend juste les faits. Et les faits, c’est qu’en quelques secondes chacune d’entre elles disparaissait de son côté.
Je ne supporte plus la main mise phallocratique sur un monde qui les dépassent de loin. Et sans vouloir devenir désagréable, les mecs sont pas tous des lumières. Et loin de là.
Mais de là à priver l’un des deux noyaux de l’existence du plaisir, il y a un monde.
Il y a un manque d’éducation. Un manque de réflexion. Un manque d’envie. Une complaisance.
Lorsqu’une femme se rebelle dans les environs, en Égypte
ou en Iran, elle pédale dans les rues du Caire ou repousse son voile sur l’arrière du crâne. Elle danse ou chante malgré l’interdiction.
Parce qu’avoir sa place de femme dans le coin c’est ça. C’est apprendre à danser en regardant des tutoriels sur youtube en priant pour que personne ne vous attrape. C’est réussir à aller d’un bout à l’autre du métro sans se faire toucher le cul. A Téhéran comme à Paris.
Le droit de disposer de son propre corps est inné. En avoir conscience c’est du ressort de l’acquis.
Mais dans le cas de l’excision, elles sont si jeunes qu’elles n’ont pas le temps d’en voir conscience. Puis elles ne grandissent pas forcément dans un monde où la question se pose, entre amis ou en famille.
Je lisais un article la fois passée sur la construction illégale de centaines de mosquées en Tunisie avec de l’argent venu d’on ne sait où. Quelqu’un répondait à cela que les gens ont besoin de spiritualité.
Non. Les gens ont besoin d’éducation. L’éducation mène à la réflexion et alors ainsi cette dernière peut mener au besoin de spiritualité. Il faut plus de lumière et moins d’obscurantisme.
Pour en revenir à l’excision, d’aucun dirait que sans plaisir, on passe à coté des frustrations aussi. Oui soit, mais ça, c’est la conclusion émanant d’une longue réflexion.
Quiconque veut se passer de plaisir le peut. Et pour quiconque veut en jouir alors que le bistouri est déjà passé par là, il est déjà trop tard.
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